Lancement du projet Technologies de confiance (blockchain), innovation ouverte et gouvernance numérique

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14 mars 2016

Nous sommes heureux d’annoncer le lancement du projet de recherche
Technologies de confiance (blockchain), innovation ouverte et gouvernance numérique
avec notre partenaire
Communautique, un hub d’innovation ouverte (living lab + fab lab).

Ce projet sera l’occasion d’explorer et d’analyser les enjeux, les usages, les modèles d’affaires et la gouvernance des nouvelles structures organisationnelles autonomes et décentralisées qui émergent avec l’utilisation de cette technologie. Il s’inscrit dans la poursuite de nos travaux au sein du laboratoire sur la gouvernance numérique, la démocratie, la transdisciplinarité, le design communautique et l’analyse des systèmes sociaux numériques.

Première réflexion sur les technologies de confiance

La quatrième Révolution industrielle peut être décrite comme l’explosion des systèmes cyberphysiques qui dans le contexte des sciences sociales et communicationnelles aboutissent à l’analyse et au design des systèmes sociaux cyberphysiques et sociotechniques holographiques, ce que nous appelons les systèmes sociaux numériques. Les SSN représentent une nouvelle classe de systèmes sociotechniques dont les capacités reposent de moins en moins sur les technologies et l’infrastructure de la troisième révolution industrielle. La 4e révolution engendre actuellement de nouveaux modes d’existence dans lesquels la vie quotidienne est «énactée», «embarquée» et «incorporée» à l’intérieur de l’être humain, des communautés de pratiques (virtuelles ou du monde réel) et dans nos systèmes sociaux. Les exemples incluent de nouvelles formes d’intelligence artificielle, d’intelligences collectives et collaboratives, du nouveau matériel informatique pour la gouvernance qui reposent entre autres sur la cybersécurité, soutenue par les méthodes cryptographiques comme le Blockchain. Le blockchain sera donc considéré ici comme un exemple de SSNs basé sur les systèmes cyberphysiques de cryptage et de cybersécurisation de la collaboration humain-machine.

Par exemple la sauvegarde de la confiance et de la collaboration par la connectivité et l’interconnectivité dans les nouveaux systèmes cyberphysiques blockchain requiert des études sur les concepts reliés aux transactions qui vont plus loin que les transactions traditionnelles dans une base de données, ou que l’analyse des flux d’informations en management et technologie. Dans l’avenir, l’analyse des réseaux transactionnels en design communautique pourraient avoir comme objectifs d’explorer les nouvelles transactions d’affaires, de recherche, de développement, de partenariat en innovation ouverte (open innovation), afin de mieux comprendre le rôle de la technologie blockchain dans l’établissement de communautés de “peer-to-peer” et la réalisation de consensus.

Je crois ainsi, en première analyse, que la technologie blockchain ou apparentée ira beaucoup plus loin que le domaine transactionnel financier. Elle touchera la gouvernance des connaissances distribuées et la collaboration dans une foule de domaines encore à explorer. Par exemple nous pourrions analyser de multiples aspects du design communautique à travers l’analyse de cas de gouvernance des systèmes cyberphysiques dans le domaine de la collaboration entre humains et machines, dans les espaces communicationnels de l’Internet des objets. Dans cet esprit, nous pourrions explorer les divers modes de collaboration peer-to-peer dans de nombreux processus transactionnels collaboratifs du blockchain. La grille d’analyse en voie d’opérationnalisation des aspects et de ses affordances pourrait tenter d’analyser les véritables effets de valorisation de la technologie blockchain, sur la gouvernance effective de la confiance, de l’identité, de la réputation, de l’éthique, de la vie privée et organisationnelle, de la cybersécurité dans les systèmes sociaux collaboratifs médiatisés par les médias socionumériques. (dans les écosystèmes d’innovation comme les living labs).

Même si je n’ai pas le temps d’approfondir ici mes réflexions voici une idée reliée aux recherches que je poursuis actuellement pour Communautique : actuellement, notre compréhension de la manière dont le blockchain (l’intelligence du blockchain) pourra établir des règles de consensus ou de collaboration peer-to-peer dans l’interprétation des datas, des informations et des connaissances restent très limitée.

Les travaux actuels que je poursuis avec mes étudiants de deuxième cycle avec le concours du LCA portent sur la découverte de la manière dont divers espaces communicationnels (espaces physiques, espaces physiologiques, espaces psychologiques, espaces mentaux, espaces sociaux, espaces de la pensée et de la noosphère)  augmentés par les TIC peuvent être mis au service des personnes et des communautés, dans une perspective de qualité de vie pour tous. Comment pourraient-elles  être mises à contribution dans divers contextes d’usage par exemple? Il nous faut comprendre les codes, les algorithmes, la structure des données, dans le cyberespace du de la blockchain : règles de mise en réseau, implications éthiques, problématiques de la confiance, impact de cette mise en réseau, résultats du traitement informatique des données personnelles et individuelles dans les espaces mentionnés ci-dessus.

Une première recherche, pourrait se concentrer sur l’interprétation des espaces physiques, physiologiques, psychologiques, mentaux, sociaux, qui requiert de nouvelles théories, de nouvelles approches méthodologiques, des algorithmes sociaux nouveaux capables d’établir de nouveaux modèles (patterns) des comportements, des humains,  de leurs activités, et des contextes d’usage et de design.

Une deuxième avenue de recherche consisterait à évaluer tous les aspects reliés entre les systèmes cyberphysiques comme le blockchain et les modèles (patterns) d’interaction, de collaboration et de coordination reliés aux écosystèmes d’innovation collaboratifs qui surgiront de ces approches reliées aux contextes, aux activités, et aux environnements numériques dans les nouveaux espaces communicationnels (cyberphysiques, Internet of thing ou I of everything) qui naissent sous nos yeux un peu partout dans le monde.

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